dimanche 10 mars 2024

Les mammouths ont les pieds dans l'eau

Ce matin, les mammouth rocheux à l'aval de l'Event de Foussoubie avaient les pieds dans l'eau.


Zone sortie de l'Event de Foussoubie, à 10 jours d'intervalle

 

Pareil pour ceux du Pont d'Arc à partir de 7h20, quand la crue de l'Ardèche a atteint 8m54 à Vallon. Une telle montée des eaux est devenue très rare en Ardèche, équivalente aux 8m65 du 23/11/2019 et du 22/11/2016.


Après une année 2023 marquée par un manque de 30% de précipitations par rapport à la normale, l'Ardèche a enfin montré deux petits pics d'à peine 3 mètres le 11 février et le 4 mars, puis la belle crue d'aujourd'hui. Ainsi, 310 mm de pluie ont tombé chez nous depuis le début de l'année. 

Cela fait longtemps que l'Ibie ne contribuait plus au débit de l'Ardèche, son niveau moyen se trouvant à l'Event de Rives entre 20 et 22 mètres en-dessous de son niveau normal, mais ce matin c'était le grand lavage.


L'Ibie déborde en aval du camping de L'Île à Vallon

Le karst gardéchois vidangé en avait besoin pour se recharger un peu. Mais la plupart des 2300 mètres cubes par heure qui ne font que passer devant nos pieds, ont tombé ailleurs et après-demain il n'y en aura plus de trace.
De l'Event de Foussoubie descend une cascade sur 8 m de haut, mais la Goule n'est pas encore saturée.

Bientôt arrivent les beaux mois, et la sècheresse s'annonce pire que l'an dernier.
Le sol est devenu dur comme du béton, et continue à s'éroder. Comme en témoignent les prairies en amont de la Goule de Foussoubie à Labastide-de-Virac.



Le recul de la cascade forme déjà un canyon impressionnant.

 

2014 - 2024 : La cascade devant Foussoubie a reculé de 40 m en 10 ans

jeudi 1 février 2024

Nouvel arrêté sur l'exposition au radon dans les grottes

Le 1/1/2024 est entré en vigueur un nouvel arrêté sur l'exposition au radon dans le milieu professionnel, applicable selon le code du travail.
Lors des 5me ANEK 2023 - Assises Nationales de l'Environnement Karstique de l'FFS à Gramat il y a 2 mois, où Joël et moi étions présents, le secrétaire de la Fédération française de tourisme souterrain FFTS témoignait de gros ennuis à venir dans le secteur, à cause de cet arrêté.

La campagne de mesures de l'IRSN, exécutée à la grotte de St-Marcel l'an dernier, a par la suite été prise pour caractériser l'ensemble des grottes comme "lieux de travail spécifiques exposés au radonet a été décisive pour sortir cet arrêté. Le protocole de mesures, l'objectivité et les conclusions provenant d'un seul site peuvent être mis en question.
L'arrêté 2024 a ainsi généralisé le milieu souterrain, sans prendre en compte la spécificité individuelle de chaque site, de chaque grotte, à évaluer de façon individuelle, à cause de leur caractéristiques de site naturel différentes, sans avoir étudié la géologie ou l'aérologie particulière des 80 grottes touristiques et X grottes spéléo, et ceci malgré le zonage en 3 catégories selon le niveau d'exhalation du radon (l'arrêté "ne peut pas se baser principalement sur les zones à potentiel radon provenant du sol définies dans l'arrêté du 27 juin 2018 portant délimitation des zones à potentiel radon du territoire français")

Par rapport à l'arrêté du 30/6/2021, cette nouvelle loi 2024 impacte de façon particulièrement sévère le temps d'exposition maximale des travailleurs professionnels dans les milieux souterrains où le taux dépasse le seuil d'alerte. Si aucune mesure (dispositif renforcé de protection comme des masques et combis; action d'évacuation mécanique du radon comme expliqué dans ce powerpoint) de réduction du risque n'est entreprise, leur temps d'exposition dans la cavité moyenne, contenant un taux volumineux de 2500-3000 Bq/m3, serait désormais limité à 200 heures par an pour atteindre le maximum de 6 milliSievert par an, ce qui serait 3 fois plus pénalisant qu'avant.
Sauf exception, il n'y a pas de cavités touristiques pratiquant une telle ventilation; les cavités sauvages certes n'en possèdent pas; les grottes ornées pour raisons de conservation n'en pratiquent surtout pas; et ça ferait quand-même drôle de voir un guide portant un masque mais pas les clients.

Une 'saison' de 200 heures d'exposition, ça fait 60 descentes spéléo à la mi-journée, et en moins de 2 mois un saisonnier aurait déjà excédé une telle limite.
Des gestionnaires des grottes se font des soucis, seront contraints de mettre des salariés au chômage et d'embaucher des saisonniers à contrat très court; comment gérer?
Ou bien, comment devront gérer les guides BE, DE spéléo, guides des grottes touristiques, guides des grottes ornées ?

mardi 9 janvier 2024

Nouvelle publication sur la formation du canyon de l'Ardèche

Nous avons le plaisir d'annoncer la publication d'un nouvel article de la main de Joël Jolivet: Formation du canyon de l'Ardèche en analogie avec l'endokarst de sa plateforme urgonienne périphérique durant le Néogène(HAL Id: emse-04357712)

auteurs: Joël JOLIVET (1), Steve PEUBLE (2,3), Frédéric PARAN (2,3), Frédéric GALLICE (2,3)Erik VAN DEN BROECK  (1) Didier GRAILLOT (2,3)

(1) Association Nature-Témoin - 30760  Issirac - France
(2) Mines Saint-Etienne, SPIN-ENSMSE - Centre Sciences des Processus Industriels et Naturels (158, cours Fauriel F-42023 Saint-Étienne cedex 2 - France)
(3) EVS - Environnement, Ville, Société (18 Rue Chevreul 69362 LYON CEDEX 07 UMR 5600 - France)

Cette publication est téléchargeable sur le site HAL du Centre pour la Communication Scientifique Directe du CNRS : https://hal-emse.ccsd.cnrs.fr/emse-04357712v1


Résumé

Cet article fait suite aux publications intitulées "La paléogéographie du canyon de l'Ardèche du Crétacé inférieur à l'Oligocène" (Jolivet et al, 2022) et "Evolution karstique de l'anticlinal de Saint-Remèze durant le Paléogène (Ardèche - France)" (Jolivet et al, 2023).

Ce troisième et dernier article aborde la progression du creusement des gorges de l'Ardèche durant le Néogène au cours de l'évolution du bassin rhodano-provençal miocène (BRPM) et de la ria de la Bruguière appartenant au bassin de la Cèze.

A partir de la haute surface arasée fini éocène, un large réseau de drainage d'axe NO-SE s'organise pour fixer la paléo Ardèche entre l'interfluve Cèze-Ardèche et le plateau de St Remèze. Son lit devait s'étaler dans de larges vallées creusées dans des formations gréseuses à sableuses datant du fini Crétacé supérieur à l'Eocène moyen.

Au début du Miocène, sous les contraintes de la tectonique extensive oligocène puis compressive alpine, la rivière Ardèche voit son cours incisé par paliers dans les calcaires barrémo-aptiens en relation avec les périodes eustatiques et climatiques du Nèogène.

En parallèle, la spéléogenèse qui s’est développée dans les plateaux calcaires situés de part et d'autre de son canyon, a permis d'établir une sorte d'analogue endokarstique qui conserve des morphologies variées et évolutives élaborées durant le Néogène. Ce concept d'analogue est repris et réparti dans les différentes sections de l'article.

Les observations in situ, les travaux d’exploration et de topographie mené en cavité par les spéléologues depuis de nombreuses années (Bulletins CDS 07, 1966 à 2023), ont permis de dresser un synopsis plus ou moins rigoureux permettant de retrouver l'altitude des principales cavités. Au travers de ce canevas, cette étude tente un calage chronologique par rapport aux évolutions du creusement des canyons du Rhône, de la Cèze et de l'Ardèche.

Les paléo couvertures déposées dès le Crétacé supérieur et le Paléogène ont généré des remplissages caractéristiques comme les grés néoformés et les argiles authigènes en particulier, présents dans l'ensemble des cavités échelonnées dans la masse carbonatée. (Jolivet et al, 2023).

Un protocole de caractérisation par analyse géochimique ICP-AES et diffractométrie aux rayons X sur des échantillons du Crétacé supérieur et Paléogène référencés sur la carte géologique de Bourg Saint Andéol-889 permet de comparer les signatures géochimiques d'échantillons inédits, gréseux et argileux, prélevés dans les cavités des plateaux karstiques ardéchois (Jolivet et al., 2020, 2022, 2023).

Mots clés: Canyon, Endokarst, Morphologie karstique, Miocène, Pliocène, Ardèche, Cèze, Rhône.


lundi 1 janvier 2024

Publication: Développement d'instruments de mesure au service du monde souterrain en Ardèche


Vient de paraître dans le nouveau Cahier n° 160 de Mémoire d'Ardèche et Temps Présent (MATP - Cahier 160, ISSN 0765 - 9563 CPPAP 0924 G 88422 - 15 décembre 2023).

Dans ce numéro spécial "Spéléologie et monde souterrain en Ardèche" est publié un article de la main d'Erik Van den Broeck "Développement d'instruments de mesure de climatologie au service du monde souterrain en Ardèche".
C'est un condensé vulgarisant sa publication à venir "Dérèglement climatique, patrimoine en péril", laquelle sera éditée dans le prochain numéro de L'image Témoin. Ceci à l'issu des 5me ANEK 2023 - Assises Nationales de l'Environnement Karstique de l'FFS à Gramat dans le Lot ce mois-ci, sous le thème de l'impact du changement climatique sur la gestion et la protection du géopatrimoine karstique
Dans ce article sont décrits les paramètres
de mesure, le comment et pourquoi du suivi de la climatologie souterraine, et quelques conséquences possibles ou constatées du dérèglement climatique.

"Notre Terre subit un réchauffement sans précédent : les cinq dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées depuis 1850. Les changements climatiques constatés ces dernières années sont tout simplement inédits dans l’histoire de l’humanité.
Le constat des spéléologues est quasi-unanime et dans le même sens : l’évolution des taux de CO2 dans nos cavités se fait remarquer par des présences de plus en plus gênantes.
Il est temps de prendre au sérieux les symptômes du dérèglement climatique. Le milieu souterrain nous en fournit les indices. Faisons l’effort de les reconnaître, de les suivre et de les étudier le plus possible, afin d’en maîtriser au maximum les conséquences."

Vous trouvez le sommaire de ce Cahier MATP n° 160 et le bon de commande sur le site de l'association Mémoire d'Ardèche et Temps Présent.

jeudi 16 novembre 2023

Jean-Jacques Misérez nous a quittés

Notre ami Jean-Jacques Miserez s'est éteint le jeudi 16 novembre. Il avait fêté ses 80 ans cet été.

La famille de Jean-Jacques a choisi de l’inhumer dans l’intimité familiale à La Chaux-de-Fonds.

Jean-Jacques à l'aven Flandin en 2013

Nous nous rappellerons toujours de l’humour de Jean-Jacques et de son sourire éternel, quand il nous accueillait avec sa charmante épouse Firouzeh à leur maison de campagne au Garn, tout près de ses grottes préférées.
Car il avait une volonté insatiable d'aller explorer les cavités gardéchoises, ne serait-ce que pour prospecter avec Bernard Magos, son inséparable tandem, les bois autour de l'Ardèche et la Cèze.
Par conséquent, un carnet de route rempli de mainte petite anecdote qu'on n'oubliera jamais, ni son expertise en analyses d'eau et en bactériologie, ou sa vision particulière sur l'oxydation et la nitrification.

Avec Bernard, d'ailleurs, Jean-Jacques était l'instigateur des prospections d'art paléolithique parmi les graffitis à la grotte de Saint-Marcel d'Ardèche, où ils avaient découvert en 2011 une première représentation en début de toute une galerie de vestiges archéologiques.



En 2011, découverte lors de la prospection à la grotte de Saint-Marcel d'Ardèche

Rappelons que ce sont les spéléos du club Jurassien, conduit par Jean-Jacques, qui ont découvert en 1966 sur le massif des Siebenhengste en Suisse, le P.26 ou Puits Johny, dans lequel une succession de grands puits (80 et 90 mètres) permet d’atteindre rapidement le niveau de base. Ce P.26 allait par la suite devenir l’entrée principale qui, pendant des années, allait être utilisée par les différentes expéditions qui allaient s'y succéder. Aujourd’hui, le système du Siebenhengste-Hohgant-Schrattenfluh compte 42 entrées pour un développement d’environ 164 kilomètres, la 13me plus longue grotte de notre planète et la 26e avec ses 1340 mètres de profondeur.

 
Jean-Jacques en haut de puits (cliché collection familiale)

En Suisse, à l’âge de 18 ans, Jean-Jacques faisait ses débuts en spéléologie comme membre du Club jurassien. Ses loisirs ont alimenté ses études, quand il obtient son doctorat comme ingénieur-chimiste et docteur en sciences à l’université de Neuchâtel, où il devient maître de conférences. Il se spécialise dans la géochimie des eaux du karst jurassien.

Jean-Jacques s'était installé depuis longue date à La Chaux-de-Fonds dans le Jura, où il était élu pendant 25 ans, dont 16 ans qu'il a siégé au Conseil général. Il était à la tête du Service communal de l’hygiène et de l’environnement, ce qui était la force motrice pour l’organisation du 12e ICS Congrès International de Spéléologie de l’UIS à La Chaux-de-Fonds en 1997.

Il était vice président de l’ANAR pendant 8 ans, et a présidé pendant plusieurs années la commission scientifique de la Société suisse de spéléologie (SSS), dont il a été proclamé membre d’honneur. Il était aussi spéléologue actif adhérent au Comité départemental de spéléologie du Gard (CDS30) et à la Fédération française de spéléologie (FFS) jusqu’en 2014. Jean-Jacques a été nommé membre d’honneur de l'association de spéléologie Nature-Témoin Issirac en 2016, en remerciement pour son apport à la communauté spéléologique et scientifique.

Suite à ses problèmes de santé, Jean-Jacques résidait dans le Valais suisse ces dernières années, ne pouvant plus se rendre dans le Gard.
Ainsi, Nature-Témoin Issirac perd un deuxième ami spéléo cette année, après le décès de Bernard Magos le 16 janvier.
Sûr et certain que nos deux héros feront de la découverte ensemble dans l’au-delà !


Bernard et Jean-Jacques, lors d'une désob spéléo à Labastide-de-Virac



Pour Nature-Témoin,
Erik Van den Broeck.

vendredi 14 avril 2023

publication : Evolution karstique de l'anticlinal de Saint Remèze durant le Paléogène

Nous avons le plaisir d'annoncer la publication d'un nouvel article de la main de Joël Jolivet sur l'évolution karstique de l'anticlinal de Saint Remèze durant le Paléogène (Ardèche - France). Cette publication couronne le travail intensif des dernières années de Joël Jolivet et est téléchargeable chez HAL : https://hal.science/emse-04021957v1

auteurs: JOLIVET Joël (1), PEUBLE Steve (2), PARAN Frédéric (2), GALLICE Frédéric (2), VAN DEN BROECK Erik (1), GRAILLOT Didier (2)

(1) Association Nature-Témoin - 30760  Issirac France

(2) Mines Saint-Etienne, Univ. LYON, CNRS, Univ. Jean Monet, Univ. Lumière Lyon 2, Univ. Lyon 3 Jean Moulin, ENS   Lyon, ENTPE, ENSA Lyon, UMR 5600 EVS, Centre Spin, F - 42023 Saint-Etienne France

A la mémoire de Bernard Magos (†), secrétaire de l'Association Nature-Témoin, spéléologue-cinéaste  qui consacra sa vie au monde souterrain et en particulier à celui de l'Ardèche.

Résumé

Cet article fait suite à la publication "La paléogéographie du canyon de l'Ardèche du Crétacé inférieur à l'Oligocène" (Jolivet et al, 2022).

La question était de comprendre par l'approche de la tectonique, de la géomorphologie et de la géochimie, la répartition des circulations fluviatiles durant le Paléogène ainsi qu'à l'interface géologique représentée par l'Oligocène-Miocène inférieur, début de l'incision du canyon de l'Ardèche au Néogène.

L'espace géographique de ce vaste ensemble sédimentaire s'étend des bordures triasiques des Cévennes à l'Est en passant successivement aux terrains du Jurassique pour se terminer à l'Ouest par la vaste entité carbonatée du Crétacé inférieur des régions du  Bas Vivarais et des Garrigues incluses dans les départements de l'Ardèche et du Gard.

Les paléo-couvertures du Crétacé supérieur et du Paléogène ont oblitéré la plateforme barremo-aptienne et favorisé les  circulations fluviatiles formant des deltas, des chenaux  anastomosés ou des vallées de dimensions variées.

L'orientation des écoulements, dès la fin du Mésozoïque et jusqu'à la fin du Paléogène, est cependant difficilement interprétable. Influencé par les variations des mers de la Thétys Alpine, seuls les niveaux de base régionaux (représentés par les sillons d'Alès et du Rhône) semblent avoir été des collecteurs préférentiels pendant ces périodes.

Au regard de sa position géographique et de sa nature géologique, le sillon d'Alès a donné à la rivière Ardèche une orientation d'écoulement fluviatile N-S au Crétacé supérieur puis NO à SE durant le Paléogène.

Les conjonctures tectoniques liées aux évolutions eustatiques et climatiques du Paléogène ont amplifié les captures successives des écoulements aériens avant d'inciser de façon rythmée le canyon de l'Ardèche au début du Miocène.

Pour mieux aborder la formation endokarstique des zones sommitales arasées du plateau de St Remèze situées respectivement en rives droite et gauche de l'Ardèche actuelle, une nouvelle approche géologique et géochimique a été menée pour mieux appréhender les processus physiographiques de cette évolution entre l'Eocène inférieur et l'Oligocène.

A partir de la zone centrale des plateaux de St Remèze et du bois de Ronze, des observations de terrain récentes proposent un autre concept sur l'origine de l'évolution de ce paléo-karst.

Un protocole de caractérisation par analyse géochimique ICP-AES complété par diffraction X d'échantillons du Paléogène référencés sur la carte géologique de Bourg Saint Andéol-889 et Pont St Esprit-913 permet de comparer les signatures géochimiques d'échantillons inédits, gréseux et argileux, en surface et dans les cavités des plateaux karstiques ardéchois (Jolivet et al., 2020).

 

Mots clés : Barremien, Aptien, Paléogène, tectonique, paléo-karst, aquifère, grés et argiles néoformés.


dimanche 12 février 2023

Traçages, suivi du trajet des eaux souterraines dans les Gorges de l'Ardèche

Ce week-end, des colorants ont été injectés dans plusieurs cavités du plateau de Saint Remèze afin de mieux connaître le trajet souterrain de l’eau jusqu’à la rivière Ardèche. Une coloration de certaines sources et de la rivière Ardèche pourrait ainsi être observée cette fin d'hiver.

Une coloration inoffensive et temporaire

Ces colorants sont totalement inoffensifs pour la santé humaine, pour la faune et la flore. Ils se dégradent naturellement au contact de la lumière après quelques centaines de mètres dans le cours d’eau.
La coloration ne devrait pas atteindre les réseaux d’eau potable.

Où pourrait-on voir sortir les colorants ?


Un projet de recherche scientifique en partenariat avec l'EPTB Ardèche et le SGGA

Ces traçages sont réalisés par l’Ecole des Mines de Saint Étienne et l’Association Nature Témoin (Issirac). Ils s’inscrivent dans un projet scientifique qui étudie les relations entre les nappes d’eau souterraines et les rivières à l’échelle du bassin versant de l’Ardèche et leurs évolutions sous l’effet des changements climatiques.

En complément, des sondes ont été positionnées le long de l’Ardèche, de la Beaume et du Chassezac de manière à pouvoir quantifier les flux d’eau entre les formations souterraines et ces cours d’eau.

Ce projet scientifique est appuyé par l’EPTB Ardèche et le Syndicat de Gestion des Gorges de l’Ardèche (SGGA). Il bénéficie de financements de l’Agence de l’Eau et de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

Pourquoi s'interesser aux eaux souterraines ?

Les eaux souterraines sont difficilement visibles mais omniprésentes sur notre territoire. Elles constituent à la fois un patrimoine naturel remarquable et une ressource en eau stratégique pour l’alimentation en eau potable futur du bassin.

Par leurs apports d’eau aux rivières, ces aquifères permettent de soutenir les niveaux d’eau l’été et d’apporter une eau fraîche, constituant ainsi des zones de refuge pour la faune aquatique l’été.

Mieux connaître le fonctionnement de ces ressources, c’est mieux les préserver.

Contact, information

Si vous avez une question ou si vous avez observé une coloration des eaux sur le secteur d’étude, n'hésitez pas à contacter l’équipe projet :

Joël JOLIVET - Association Nature Témoin