mercredi 16 novembre 2016

Suivi des taux de gaz carbonique dans des cavités de l'interfluve Ardèche-Cèze

Ces derniers décennies, les taux de gaz carbonique dans le sud de la France ont monté sérieusement. En particulier, dans des grottes autour de l'interfluve des rivières l'Ardèche et la Cèze, nous avons constaté des concentrations de CO2 qui ont atteint des niveaux qui rendent l'exploration souterraine difficile et même impossible.

Depuis de nombreux années, nous effectuons des suivis ponctuels dans quelques grottes de cette région. Mais depuis l'an dernier, nous suivons en permanence les taux de gaz carbonique et d'autres paramètres dans plusieures cavités, pour mieux comprendre et essayer d'expliquer ce problème. Ainsi, nous aimérions contribuer à la sécurité de l'étude scientifique qu'est la spéléologie.

lundi 17 octobre 2016

Piquets pour balisage

En ce moment, on prépare la descente de dimanche prochain.
Il faut préparer des piquets de balisage. Des carcasses de tente trouvé à la plage serviront bien à nous livrer quelques dizaines de piquets en fibre de verre. Reste qu'à les percer à la colonne pour faire un trou qui s'ouvre d'un côté, pourque le fil de balisage se fixe bien sans se défaire.
Même les jonctions des ossatures de tente pourront servir pour jonctionner des piquets, si besoin.
Lisez surtout l'excellent article sur le balisage souterrain par Paul De Bie, disponible sur le site du club belge SC Avalon!

vendredi 14 octobre 2016

Détecter des nappes de gaz carbonique

Nature-Témoin a achevé le prototype d'un loggeur pour détecter des nappes de gaz carbonique dans les grottes: le COzV-king version 1.04, prêt à être testé dans les avens Gardéchois !
Il peut être porté à une longe par le mousqueton intégré pour descendre sous terre.
L'appareil consiste d'un boîtier étanche, équipé d'un multicapteur qui résiste à la vapeur d'eau à des taux d'humidité jusqu'à 100%. Il fonctionne sur piles rechargeables et les mesures sont écrites sur carte SD.


A l'entrée de la grotte, la mise sous tension initialise les sondes. Après un petit délai de stabilisation, la mesure de la pression atmosphérique et la température sont pris en compte pour calculer le point 'zéro mètres' par rapport à l'entrée. Eventuellement, une calibration de la référence à 400 ppm de CO2 peut être effectuée à l'air libre (surtout pas à l'intérieur d'une chambre qui contenir entre 600 et 1500 ppm déjà!), mais en principe il ne faut calibrer l'appareil que 2 fois par an avec les gaz spécifique. C'est toujours mieux, car le taux de CO2 à l'air libre a la tendance de monter bien au-dessus ces dernier temps. En 2016, pour la première fois depuis des millénaires, le taux de gaz carbonique a même grimpé au-dessus des 400 ppm à l'hémisphère sud...
Après la remise à zéro (RAZ) automatique de ce point de référence, l'écran affiche qu'il est prêt à prendre les mesures. En descendant graduellement, l'instrument mesure la température au centième de degré Celsius, la pression atmosphérique à 1,00 Pascal près et en déduit l'altitude ou la profondeur relative à l'entrée, avec une résolution centimétrique.
Il est donc important de réaliser la campagne de mesures lors d'un temps stable, pour que la pression atmosphérique ne varie pas trop, ce qui pourrait fausser la mesure de l'altitude comme avec chaque altimètre. Lors de la finalisation des données extraites, on peut compenser cette variation éventuelle avec la profondeur connue, en regardant la topo de la cavité.
L'instrument enregistre également la humidité relative en % et le taux de gaz carbonique en ppm et en % de CO2. La cellule de mesure utilisée est une des plus rapides et économiques au monde, qui mesure la pression partielle du gaz carbonique par moyen de mesure NDIR (infrarouge non-dispersif), compensé par la mesure de la température et la pression atmosphérique.

mardi 12 juillet 2016

Prototype de Micromoulinet

Encore un peu de boulot pour trouver un boitier étanche adapté... et on aura un joli micromoulinet.
Il est destiné à aider aux jaujeages de rivières souterraines et à l'air libre. Le moulinet mesure le débit qui passe à travers sa section de référence et l'affiche en litres par minute à l'écran LCD.
Un petit clavier permet la remise à zéro le total affiché en litres comptés et permet de mémoriser certaines valeurs sur carte SD.
Il est possible d'afficher, e.a., la vitesse ponctuelle du courant en mètres par seconde.
L'appareil permet aussi de faire interface avec un échosondeur et un gps différentiel ou un télémètre, qui vont faciliter les jaugeages et le calcul des sections.

mardi 31 mai 2016

L'ambroisie revient

Chaque année Nature-Témoin signale la présence et nous procédons à l'arrachage de centaines de mètre carrés de cette plante envahissante qui s'appelle l'ambroisie.

Sans s'en rendre compte, une personne sur cinq est allergique à ses pollen, qui se dégagent lors de la floraison fin juillet et au mois d'août.

Chaque année, le Syndicat de la Réserve Naturelle des Gorges de l'Ardèche organise une action d'arrachage.
Les infos pour l'action du 5 juillet 2016 ici:


Il existe maintenant un outil pour signaler l'ambroisie à partir de votre smartphone. On peut télécharger cette application sur le site: http://www.signalement-ambroisie.fr/

Nous nous rappellons que, depuis la nouvelle loi de l'an dernier, les particuliers qui ont de l'ambroisie chez eux sont obligé de l'arracher, et que les mairies sont également d'intervenir

Nous placons une vignette à droite de notre site, avec le lien direct vers la qualité de l'air entre Lyon et Nîmes, en fonction du niveau des pollen de l'ambroisie.

 lien vers la page ambroisie-air

mercredi 30 mars 2016

Nettoyage des Gorges


Gournier, aujourd'hui - On était deux Nature-Témoin (Guido De Keyzer et Erik Van den Broeck) à participer au nettoyage des Gorges de l'Ardèche, parmi une trentaine d'autres volontaires des camping, loueurs et moniteurs de canoë et le personnel du syndicat des Gorges.

Cette année, nous avons choisi le trajet Rive-Droite entre Gaud et Gournier, ce qui veut dire que nous avons nettoyé quasi-uniquement sur la commune de Labastide-de-Virac et la berge sous la propriété de la commune d'Issirac: pas mal pour une association de... Labastide et Issirac !

C'était une journée très conviviale autour de dizaines de sac poubelle, plein de... poubelles, pneus, morceaux de bateau, lunettes, flacons, bouteilles, bikinis, strings, t-shirts, casquettes et encore plus d'objets irréconnaissables.

Au total, nous avons enlevé quelques tonnes de déchèts sous un soleil souvent voilé. A l'année prochaine !!

lundi 14 mars 2016

Regard sur l'avenir...

(version 2)
La  relance de l’association Nature-Témoin assurée par son président durant ses 6 dernières années, a vu ses activités s’intensifier. Depuis 2010, le nombre de membres actifs se stabilise autours d’une quinzaine d’ adhérents. La priorité de nos actions est mise, dans l’ordre, sur la spéléologie de prospection, la découverte et l’exploration de nouvelles galeries souterraines ainsi que  leur études karstologiques et archéologiques, la documentation et la cartographie, la sensibilisation auprès du public et de publication pour informer la communauté spéléologique.

A partir de 2012, en étroite collaboration avec les spéléologues d’Orgnac-L’aven, de grandes découvertes viennent récompenser leurs efforts : un réseau de plus de 3 kilomètres de long, plusieurs grottes à cristaux et la découverte d’un regard sur l’actif de l’aquifère sous le plateau entre la Cèze et l’Ardèche.

Nos spéléologues ont vu l’intérêt de coopérer et de mutualiser les efforts. L’équipe d'explorations souterraines formée pendant ces dernières années se solidarisait par la création du collectif G.A.S.O.I.L. et s’officialisait en 2016,  sous la forme d’une association afin d’avoir une existence légale au travers de leurs activités et découvertes.

Les réalisations de 4 campagnes d’exploration dans les réseaux non-aménagés de l’Aven d’Orgnac-Issirac, 2 campagnes de traçage souterrain dans l’aquifère se situant sous l’interfluve Cèze-Ardèche et une campagne de recherches d’affluents inconnus au niveau des rivières, coûtent énormément de temps et d’investissements personnels tant pour nos adhérents que pour nos partenaires. La totalité d’heures consacrées par les spéléologues équivaudrait une embauche à plein temps durant ces périodes. 

Dans ce cadre resté 100% associatif, toutes ces activités se sont produites bénévolement.

Certains spéléologues ont choisi de limiter leurs activités professionnelles au bénéfice de la pratique de la spéléologie, de la recherche scientifique, de l’étude du karst et de l’archéologie, la recherche, la documentation et la publication, afin de partager ce patrimoine souterrain avec la communauté, sans autre récompense que la gloire éternelle.

Pour subventionner la spéléologie, les circonstances et les exigences demandées deviennent toujours plus difficiles et contraignantes. Le spéléologue ne pratique pas de compétition. La spéléologie ne sera jamais une discipline olympique, c'est pourquoi notre activité est de moins en moins subventionnée par les instances du comité olympique qui collaborent avec les départements, les régions et l’état français dans le Cadre National pour le Développement du Sport pour négocier les subventions.

Les sponsors sont quasiment exclus, car nos activités se passent dans l’obscurité totale. On ne nous collera donc jamais de la publicité sur le dos.

Sur le plan départemental et national, la partie environnementale est très peu subventionnée, bien que les spéléologues figurent souvent à la base d’actions de conservation, de sensibilisation et de dépollution.

La partie scientifique n’est généralement prise en charge que très peu. En général, es budgets de recherche sont attribués aux instances officielles, universités et laboratoires. Seuls les étudiants ou les personnels qui pratiquent la spéléologie pour des recherches sur le karst ou l’archéologie peuvent être rémunérés.

Selon une étude récente, la valorisation des recherches souterraines s’arrête au niveau de la masse salariale des grandes structures. Mais peu de spéléologues arrivent à croquer dans cette partie du gâteau.
L’an dernier, des 7,7 milliards d’euros investis par l’état spécifiquement pour la recherche scientifique, moins de 20% ont été dédiés au financement des recherches proprement dites.

L’âge moyen des adhérents de notre association dépasse les 50 ans. Il est difficile actuellement de trouver des jeunes motivés qui restent sur la région. Notre population des spéléologues vieillit inexorablement.

La Fédération Française de Spéléologie se rend compte du malaise depuis dix ans suite aux enquêtes et autres comptes-rendus des clubs et des structures délocalisés, mais a décidé de ne pas attribuer des facilités à la baisse du coût de la licence liée à  l’âge.

Privée de beaucoup de ses anciens alors qu’elle n’arrive pas à attirer assez de jeunes, son nombre de fédérés est voué à descendre en deçà d’un seuil minimum qui sera en dessous du plafond de subventionnement

A long terme, le risque de difficultés financières apparait si elle n’obtient pas d’autres ressources pour son fonctionnement. Et ceci, non seulement pour la fédération, mais aussi pour ses structures affiliées comme des petits clubs ou des CDS…

La crise a fait partir pas mal de membres actifs, dont beaucoup d’anciens. D’autres ne comprennent plus l’intérêt d’être fédéré et pratiquent la spéléologie en toute liberté et souvent mal ou pas couvert par une assurance adéquate.

Notre association perd des adhérents qui ne se fédèrent qu’une seule fois et partent pour pratiquer moins cher ailleurs.

Le constat de voir cette évolution se généralise parmi les associations spéléologiques. Il montre un avenir plutôt sombre pour le devenir de la spéléologie si rien n’est fait pour valoriser le bénévolat ou pour générer des ressources alternatives au subventionnement sportif.

Des grands projets à but scientifique, à travers des bureaux d’études, sont en train de s’instaurer, mais qu’elle sera la part du gâteau budgétaire réservé aux spéléologues ?

A la fédération, aux comités départementaux et aux associations spéléologiques de faire le bon choix…

Ce message a pour but de montrer notre vigilance et nos savoirs faire en la matière. Nos compétences ne doivent pas s’acquérir au rabais mais être valorisées et monnayées à leurs justes valeurs.

Il est temps pour faire le bilan et de comparer les activités d’aujourd’hui avec le but historique qu’a pour mission l’association Nature-Témoin depuis 25 ans : (les parties soulignées correspondent aux activités de l’association jusqu’en 2015)

Favoriser la conscience écologique, la connaissance et le respect de la nature, mettre en valeur et de partager des connaissances culturelles en harmonie avec la nature, à l’occasion d’activités diverses, entr’autres :
-          excursions et randonnées ;
-          conférences ;
-          projections de films ;
-          réalisations de reportages vidéo ;
-          diffusion d’informations d’intérêt général ;
-          initiations à la spéléologie ;
-    prospection, exploration et travaux de désobstruction en vue de la découverte de réseaux souterrains et de vestiges archéologiques ;
-          accueil et assistance spéléologiques et touristiques.

L’association a évolué vers des activités qui se sont graduellement rajoutées mais cadrant toujours dans la mise en valeur et le partage des connaissances, la conscience écologique et le respect de la nature :
-          la spéléologie de prospection, de découverte et d’exploration de nouvelles galeries souterraines
o         leur étude géomorphologique, hydrogéologique et archéologique
o         leur documentation, cartographie, publication
o         la sensibilisation et le partage avec la communauté du patrimoine souterrain.

Depuis ces 25 années, Nature-Témoin a toujours poursuivi ses objectifs et il n’y a pas de raison d’avoir moins d’adhérents intéressés à continuer de poursuivre ces futurs objectifs:

 Nous continuerons toujours à favoriser la conscience écologique, la connaissance et le respect de la nature :
-          Nous nous mobiliserons toujours contre le gaz de schiste, pour la lutte contre l’ambroisie et la pollution de la nature ;
-          Nous ferons toujours des excursions et des randonnées, nous réaliserons toujours des reportages, des articles et des vidéos ;
-          Nous continuerons à organiser des projections, à donner des conférences, et à diffuser des informations ;
-          Nous perpétuerons la recherche scientifique en relation avec le milieu souterrain à travers nos explorations.
o         prospections, explorations et documentations seront toujours notre base de travail.
o         Nous mettrons en valeur nos connaissances techniques et pratiques pour acquérir, transformer, assembler, utiliser, louer, vendre des instruments et pour générer ainsi des ressources pour que notre association survive  et poursuive ses objectifs ;
o         Nous valoriserons le fruit de nos recherches et diffuserons, publierons et partagerons des informations, des articles, des topographies, afin de faire connaître le milieu souterrain et la nature en général afin de sensibiliser le public sur sa fragilité, en échange d’une valorisation à la hauteur des efforts fournis par les auteurs.

L’association Nature-Témoin a donc toutes les raisons à survivre, en modifiant ses moyens et ses ressources, mais pas son nom, ni son but !

le président,
Erik Van den Broeck.