jeudi 1 février 2024

Nouvel arrêté sur l'exposition au radon dans les grottes

Le 1/1/2024 est entré en vigueur un nouvel arrêté sur l'exposition au radon dans le milieu professionnel, applicable selon le code du travail.
Lors des 5me ANEK 2023 - Assises Nationales de l'Environnement Karstique de l'FFS à Gramat il y a 2 mois, où Joël et Erik étaient présents, le secrétaire de la Fédération française de tourisme souterrain FFTS témoignait des ennuis à venir dans le secteur, à cause de cet arrêté.

La campagne de mesures de l'IRSN, exécutée à la grotte de St-Marcel l'an dernier, a par la suite été prise pour caractériser l'ensemble des grottes comme "lieux de travail spécifiques exposés au radonet a été décisive pour sortir cet arrêté. Le protocole de mesures, l'objectivité et les conclusions provenant d'un seul site peuvent être mis en question.
L'arrêté 2024 a ainsi généralisé le milieu souterrain, sans prendre en compte la spécificité individuelle de chaque site, de chaque grotte, à évaluer de façon individuelle, à cause de leur caractéristiques de site naturel différentes, sans avoir étudié la géologie ou l'aérologie particulière des 80 grottes touristiques et X grottes spéléo, et ceci malgré le zonage en 3 catégories selon le niveau d'exhalation du radon (l'arrêté "ne peut pas se baser principalement sur les zones à potentiel radon provenant du sol définies dans l'arrêté du 27 juin 2018 portant délimitation des zones à potentiel radon du territoire français")

Par rapport à l'arrêté du 30/6/2021, cette nouvelle loi 2024 impacte de façon particulièrement sévère le temps d'exposition maximale des travailleurs professionnels dans les milieux souterrains où le taux dépasse le seuil d'alerte. Si aucune mesure (dispositif renforcé de protection comme des masques et combis; action d'évacuation mécanique du radon comme expliqué dans ce powerpoint) de réduction du risque n'est entreprise, leur temps d'exposition dans la cavité moyenne, contenant un taux volumineux de 2500-3000 Bq/m3, serait désormais limité à 200 heures par an pour atteindre le maximum de 6 milliSievert par an, ce qui serait 3 fois plus pénalisant qu'avant.
Sauf exception, il n'y a pas de cavités touristiques pratiquant une telle ventilation; les cavités sauvages certes n'en possèdent pas; les grottes ornées pour raisons de conservation n'en pratiquent surtout pas; et ça ferait quand-même drôle de voir un guide portant un masque mais pas les clients.

Une 'saison' de 200 heures d'exposition, ça fait 60 descentes spéléo à la mi-journée, et en moins de 2 mois un saisonnier aurait déjà excédé une telle limite.
Des gestionnaires des grottes se font des soucis, seront contraints de mettre des salariés au chômage et d'embaucher des saisonniers à contrat très court; comment gérer?
Ou bien, comment devront gérer les guides BE, DE spéléo, guides des grottes touristiques, guides des grottes ornées ?