mercredi 18 novembre 2015

Lettre ouverte à la FFS

Issirac, le 5 novembre 2015. 

COURRIER à l'attention du comité directeur de la FEDERATION FRANCAISE DE SPELEOLOGIE. 

de la part de : BERNARD MAGOS,
  • affilié à la F.F.S. depuis des dizaines d'années
  • co-fondateur du Spéléo-Club de Belgique ( 1950 )
  • fondateur du club "Nature-Témoin"
  • cinquante années de conférences et d'initiation à la spéléologie, à l'origine de multiples vocations. 
CONSTAT : 
  • vu les règlements intérieurs en vigueur à la F.F.S.
  • vu la non - prise en compte de différentes situations économiques des adhérents ( l'une des raisons d'ailleurs de la diminution de leur nombre )
il m'est désormais impossible :
  • de m'affilier et de m'assurer à nouveau,
  • de rester secrétaire du club que j'ai fondé ( le secrétaire d'un club affilié doit être assuré lui-même) ( et que fera le président d'un club s'il devient handicapé?)
EN EFFET :
  • je ne dispose que d'une "pension de solidarité",
  • l'année dernière, j'ai prélevé mon affiliation sur mon minimum vital,
  • ma seule sortie sportive m'a coûté ma cotisation annuelle, soit 80 euros.
  • l'assurance "non-pratiquant" vient d'être supprimée,
  • vos règlements m'interdisent de pouvoir utiliser l'assurance à la journée...! 
CONCLUSION : 
  • l'accès à la Fédération et à ses activités n'est possible qu'aux personnes disposant d'un revenu dépassant le minimum vital... il s'agit donc d'une "discrimination" d'ordre économique!
  • un membre "non-pratiquant" du bureau directeur d'un club est tenu de souscrire à une assurance inutile. 
Je continue à soutenir moralement la Fédération, je rends hommage à tous ces généreux bénévoles; mais il faut tenir compte que s'ils peuvent le faire, c'est que leur situation matérielle est suffisamment assurée; il peut leur arriver d'oublier que ce n'est pas le cas de tout le monde, et la situation générale n'est pas en voie de s'améliorer.

QUELQUES PROPOSITIONS DE SOLUTIONS:
  • Tarif d'affiliation très réduit sur présentation d'un certificat de non-imposition.
  • Contrôle par les commissaires aux comptes des sommes versées à l'assurance, par rapport à celles effectivement déboursées par elle, au cours des années précédentes, la fédération n'ayant pas à assurer la prospérité du commerce des assurances...
  • Rétablissement d'une "assurance à la journée" pour tous ceux qui ne sont pas en état de souscrire à l'assurance annuelle.
Avec tous mes voeux de solution pour l'avenir de la Fédération,, et tous mes sentiments les meilleurs,
B.M.

...et pourtant, il y a 10 ans, l'enquête a montré la volonté, la nécessité, même les propositions:






réactions:


Erik VdBroeck:

"Effectivement, nous avons posé la question à travers nos C.D.S. et notre C.S.R., qui ont affirmé qu'il n'y a pas de solution pour ceux qui ont déjà tout donné:

C'est justement parce que la moyenne d'age des fédérés augmentent que la fédé ne peut pas se permettre de créer une licence spéciale retraité. Il y en a déjà une pour les dirigeants qui ne font plus de spéléo mais pour les actifs ce n'est pas possible. (Christophe Bes, président CSR L-R, qui avait posé la question à la fédé)

Nous constatons que la FFS ne fait strictement rien pour garder les anciens à la fédé: ni de tarif bénéficiel, ni des dispensions de cotisations, ni des cotisations symboliques, et qu'elle s'en débarasse comme des vieilles épaves, sans merci, au meilleur des cas un posthume pour les 'célèbrités'.

Même à une coti symbolique d'un euro, la fédé pourrait conserver un nombre d'adhérents peu actifs parmi eux, nombre qui ne cesse à croitre chaque année.

FFS, permettez-nous de poser la question, si c'est vraiment le but de faire descendre l'âge moyen des spéléos, de l'effectuer en décourageant les anciens à rester fédéré?

FFS, pensez-vous vraiment que le réseau des professionnels va apporter assez d'adhérents à la fédération, par le biais de la seule descente que leurs clients vont effectuer à l'année, ou même dans leur vie, pour augmenter suffisamment le nombre d'adhérents, ne serait-ce que de compenser la perte du nombre des anciens?"


Joël Jolivet:

"La Fédé n'échappe pas elle non plus au "baby-boom" de ces anciens mais elle ne paie pas leur retraite.. Effectivement un geste de solidarité pour service rendu à la speleologie serait une marque de reconnaissance à travers une cotisation symbolique de qq euros (+ si abonnement à des revues) et le maintien d'une assurance journée telle qu'elle était pratiquée il y a qq temps, vu le nombre contraint des sorties que nos "vieilleries" nous imposent.

La pratique de notre discipline évolue, normal, mais ses orientations vers de + en + de professionnalisation, les diplômes à tout va pour une administration qui tire sans cesse le parapluie, les cotas au delà de 10 000 adhérents pour maintenir un statut à tout prix, les "m'as-tu vu" en recherche de gloriole, médailles et de fric et autres restrictions d'une libre pratique m'inquiète bougrement du fait que nous avons toujours explorés en grande liberté et dans le respect du milieu.

Bernard, nous vivons une ère de convenance, de ronds de jambes et comme on disait en 14, "armons-nous et partez" mais surtout ne pas embêter le haut de la hièrarchie : en d'autre terme, la politique politicienne ou monarchie républicaine est aussi présente dans notre domaine.

La spéléo je l'ai vécu et je la vie comme je l'entend, seul ou avec les potes, la richesse des rencontres, des découvertes et sans brevet ni titre, avec Fédé ou sans.

Et je compte bien continuer ainsi : alors Bernard, te prend pas la tête....


Bien à tous

JOEL"



Luc Galéa:

"Fédération sportive: réunit les pratiquants d'un sport .

Pour que la FFS soit une Fédération sportive de spéléo, il faut qu'elle s'organise pour que des Spéléos puissent en faire à partie....

et il me semble que Bernard MAGOS, est un en fichtre bon exemple de ce qu'on peut appeler un Spéléo.

Si lui ne fait plus partie de la FFS alors qu'il en a la volonté, il faut qu'elle se pose la question "mais qui je fédère?"

Bernard, c'est plus loin, plus profond, plus longtemps

Il n'oublie jamais un trou, un rêve de prospection, un caillou malmené par une air géologique

Il a mis et continu a mettre suffisamment de cœur et d'energie audelà de ce qu'il faudrait pour que la Fédé ne se remette pas en question

De plus ne pas pouvoir s'assurer à la journée c'est bel et bien amputer du monde speleo ceux qui passent plus de temps à rêver qu'a gratter....

mais pour gratter, il faut avoir rêver.... et pour rêver de la suite il faut avoir passé du temps à gratter.

Bref si la FFS s'ampute de l'initiation et des initiés aux genoux usés: "mais à quoi veut-elle ressembler ?"

Je penses qu'au-delà des règles et des tarifs qui évoluent, il faudrait qu'elle affiche un peu de lisibilité sur son rêve histoire qu'on sache si c'est le même que le notre

Bref, Bernard, je suis de tout cœur avec toi"

lundi 17 août 2015

Conférence par Hervé Chapuis, le 23 septembre

Mercredi 23 septembre 2015, 21h
Grand Site de l’Aven d’Orgnac
CITé de la Préhistoire
Salle audiovisuelle

 Conférence par Hervé Chapuis, hydrogéologue

La Cèze et l’Ardèche : sœurs ou cousines ?
Approches hydrogéologiques au niveau de l'interfluve Cèze - Ardèche
et du plateau de Méjannes-le-Clap

Les spéléologues d’Orgnac, Issirac et Labastide (G.A.S.O.I.L.) invitent Hervé CHAPUIS, doctorant – hydrogéologue au centre SPIN – GSE de l’École des Mines de Saint Etienne.
La localisation et la quantification des échanges rivière - nappes sont évoquées comme des outils indispensables pour la gestion durable des cours d'eau. Une nouvelle méthodologie visant à connaître ces domaines est en cours de développement sur la Cèze, dans le cadre d'une Zone Atelier Bassin du Rhône.
Sur le plan scientifique, il y a un fort enjeu à développer cette méthode pour comprendre le fonctionnement des hydrosystèmes de la Cèze et de l’Ardèche et à quantifier les volumes échangés entre milieux superficiels et souterrains.
La particularité du site d’étude réside dans sa diversité hydrogéologique, qui se traduit au niveau des sens d’écoulements, par la nature des échanges mais aussi par la variété chimique, thermique et hydrodynamique des émergences karstiques.
Conférence gratuite mercredi 23 septembre 2015 à 21h – auditorium de la Cité de la Préhistoire, introduite par Erik Van den Broeck, spéléologue, Groupe associant les spéléologues d’Orgnac, Issirac et Labastide-de-Virac.




jeudi 23 juillet 2015

Sanilhac, just for fun...

Aujourd'hui, Serre, Sven et Erik ont fini ce que déjà plusieures équipes flamandes n'avaient pas réussi: une visite dans le joli collecteur de la grotte de Pézenas.

Cette perle qui fait partie du réseau Sanilhac-Abéouradou-Chamandre, mais une lacune de deux bons kilomètres séparent encore les extrémités qui se rapprochent le plus.

La grotte de Sanilhac a la réputation de figurer dans les mémoires de mainte équipe spéléo qui, soit n'a pas réussi à trouver l'entrée faute de topo paumée et gps oublié (Guido DK est en train de manger son chapeau!) soit ignorairent l'existance du P4 (disons plutôt P6 et échelle indispensable... clin d'oeil vers Paul d'Avalon !)

Le fameux 'P4': déviation sur échelle
Après 3 reprises, Serre trouve enfin son bonheur car cela fait 2 ans qu'il veut visiter, et aujourd'hui rien ne nous arrête.

Sven admire son boulot de nettoyage de concrétions
En 2 heures de méandres labyrinthiques, la fameuse descente du puits inattendu, les ramping en quatre pattes dans l'eau bien fraîche du ruisseau souterrain du Brison, et à travers de belles parties bien décorées (c'est bien dommage que certains visiteurs avant nous ne semblent pas avoir fait assez d'attention et ont mis leurs sales mains partout!), nous arrivons au grand carrefour avec le Grand Collecteur du Chamandre, à 1 kilomètre de l'échelle.

On se régale, et dire qu'il y en a qui sont en train de griller au soleil en ce moment...
Mais pas pour très longtemps, car on ne veut pas risquer une crue au retour, car l'orage est pour tous les jours et il faut encore une heure et demie au retour.

Une chose est certaine: on reviendra avec une caméra étanche et... des genouillères !




mardi 7 juillet 2015

Action arrachage ambroisie

Synchrone avec l'action d'arrachage de l'ambroisie dans les Gorges de l'Ardèche, des membres de Nature-Témoin ont participé à la lutte contre l'ambroisie:



- fin juin, à Salavas, en bordure de l'Ardèche aval de la Source du Boeuf, une zone de 400 m2 d'ambroisie a été arrachée
- début juillet, des petites concentrations de plantes ont été répéré entre le D-217 et la Combe des Eaux, à Labastide-de-Virac, à sa limite sud avec Orgnac-L'aven.
- aujourd'hui, une centaine de mètres carrés d'ambroisie ont été arraché.

Temps passé aux actions cette année: 12 h x personne.

avant...
...après !

Avis de recherche : notre canoë a été volé

Il y a quelques jours, notre bateau a été volé dans un terrain privé à Châmes (Vallon Pont d'Arc, Ardèche). Nous déplorons cet acte d'incivilité, de plus car c'était notre moyen capital pour effectuer des recherches spéléo-scientifiques le long des gorges de l'Ardèche.

Signalement: le canoë est un bateau 2 places 'Optimo' de la marque RTM, de couleur verte. Côté babord, il est muni des enseignes 'Greenpeace', ses bandes multicolores et les logo 'Stop au gaz de schiste' lesquels vous reconnaissez facilement à partir du rive gauche et la route touristique.

Disparu: le petit frère du Rainbow Warrior
(photo: www.photocanoe.net)

Si vous aperçevez ce bateau, merci de nous contacter: nature-temoin@speleo.tv ou au 0628-828680.

Merci.

mardi 9 juin 2015

Descente sonar

Après la descente aux multisondes d'il y a 2 semaines, le deuxième volet de notre projet 'profil Ardèche et sources profondes' s'est déroulé hier. L'Ardèche débite 3 à 4 m3/sec à Vallon et entre 5 et 6 m3/sec à Sauze.


Nous avons relevé des profil de la profondeur Ardèche entre Chames et Sauze, avec échantillonnage et mesure conducti/temp/estimation débit des sources qui coulent.






Départ à Châmes à 9h20. Julien, notre ami pêcheur et moniteur canoë, a installé une grosse batterie 12V et l'echosondeur afin de tracer des profil profondeur par méthode sonar le long de l'Ardèche. Comme il est seul, il est difficile de pagaïer et de jouer opérateur en même temps, car l'Ardèche débite pas du tout et il y a pas mal de coup de vent. Régulièrement, on recule fort car le vent est plus fort que le zéro courant. Le bateau très lourd de Papi et Erik (pour les mesures de conductivité et température dans les sources) ils doivent descendre devant ou dans toutes les sources inclusif un plongeon apnée à l'entrée de la source du Castor) fait galérer tout le monde sur le trajet entier...

Il faut dire que jamais de notre vie, nous avons retourné autant de fois avec bateau et bidons (au moins 5 fois entre la dent noire et la fève !!), bateau et 2 bonhommes coulé - heureusement l'Ardèche fait 25,5°C !! Conséquence: arrivés à Sauze à 17h45 seulement, d'où chargement de tous les bateaux et matos qui nous a ramené à Châmes.

Mais nous pouvons dire fièrement qu'on a démyistifié une autre paire d'histoires et que nous dispopsons de très joli résultats et mesures, à bientôt à la conférence !

Un super super merci à Alexis Vernede et Eric Langlumé qui n'ont malheureusement pas pu participer, et surtout à Julien Rochette et Joël Jolivet et son équipe pour les matos et les analyses, sans qui toute cette info serait restée encore dans les tenèbres...





Mention spéciale pour Papi, car il a vraiment été courageux et bien plus patient que moi, car à la Chataigneraie, j'étais déjà en train de jurer comme on galérait à fond à cause du vent, et le pauvre papi a bien tenu le coup et a seulement poussé ses premiers injures et merdes merdes merdes... à  la Cadière.

D'ailleurs, nous vous présenteons ici les données de quelques sections de l'Ardèche qui nous intéressent beaucoup et qu'on veut partager avec le lecteur attentif et respectueux.

Le Canal ou la Toupine de Gournier n'est, comme de mauvaises langues le disent souvent, pas 20, ni 25 ou plus, mais seulement... 7,5 m profond!! On remarque bien l'apport de la source immergée à l'aval de l'event de Gournier:






Devant la Source du Castor, l'Ardèche n'est pas très profond, et descend nettement plus à son aval, où l'entrée immergée se rejoint...:




Ces données sont à titre indicatives et basées sur des mesures sonar+gps effectuées en juin 2015, quand l'Ardèche était 1m en-dessous de son niveau d'étiage et il suffit de rajouter 96cm pour obtenir la profondéur réelle. Si vous aimeriez utiliser nos données, respectez les droits d'auteur et demandez l'autorisation des auteurs svp, car c'est Nature-Témoin qui a, faute de subventions, payé les frais de la campagne !

mardi 2 juin 2015

Opération arrachage ambroisie

Comme chaque année, notre association contribue à l'arrachage de l'ambroisie.

Début juillet, nous commençons à arracher à Labastide-de-Virac.

Puis, le mercredi 8 juillet, nous participons à l'action, soit on continue sur Labastide, soit on arrache dans les Gorges:

Les Gorges de l'Ardèche "Arrachage de l'Ambroisie un enjeu de santé publique"

Mercredi 8 juillet 2015 : mobilisons nous !

7h30-13h Arrachage de l'Ambroisie dans les Gorges de l'Ardèche
Pique nique tiré du sac
Information et réservation : 04 75 98 77 31

mercredi 20 mai 2015

Descente scientifique de l'Ardèche

Ce jour, nous sommes descendu la rivière Ardèche de Vallon Pont d'Arc à Sauze, afin de tracer un profil hydrologique de l'Ardèche.
Le club de canoë-kayak nous avait aimablement prêté le bateau kraft 8 places, dont 7 étaient occupé par notre équipe (Alex, Alexis, Erik et l'équipe scientifique de Joël, Hervé, Jordan et Didier).
Nous avons effectué en continu les mesures de la conductivité, turbuditié, température, acidité et rédox, afin d'établir les différentes arrivées d'eau dans la rivière par ses affluents connus et inconnus. Le tout a été couplé à un positionnement enregistré par gps différentiel (précision 5 cm !)
Heureusement, il a pas trop fallu pousser le bateau, malgré le niveau bas de l'Ardèche. C'est justement ce niveau bas qui nous a permis de bien déterminer les arrivées d'eau par rapport au faible débit de l'Ardèche.
En fin de journée, le transport du bateau était soigné par Fabrice et Alain Sonzogni; les participants ont été remonté par Slice of France.
Merci à tous les participants et bienfaiteurs qui ont assisté à la réussite totale de cette opération!




mardi 28 avril 2015

Préparation du Trail des Gorges de l'Ardèche

Après le Trail des Avens, évènement labelisé 'Gard Plein Nature' par le Conseil départemental du Gard et qui s'est passé au mois de mars autour et dans des grottes du Gard, notre association spéléologique donne son soutien à l'organisation du Trail des Gorges de l'Ardèche, qui se déroulera le dimanche 24 mai 2015, et qui passera pour la toute première fois qui n'a malheureusement pas pu passer dans une partie de la Grotte de Saint-Marcel après un refus de la part de la préfecture de l'Ardèche (acté le 22 mai).
Aujourd'hui, nous sommes allé à la grotte de Saint-Marcel pour préparer le passage de l'élite du trail, pour que l'organisation soit exemplaire et avec tout le respect possible pour le milieu souterrain.




dimanche 19 avril 2015

Journée Nature-Témoin à Labastide-de-Virac

Le samedi 18 avril, notre association vient de fêter notre Journée Nature-Témoin à Labastide-de-Virac. Merci à la mairie de Labastide d'avoir mis la salle polyvalente à notre disposition.


Nous avons très apprécié l'honneur d'accueullir notre maire, élus, amis et connaissances du village et du milieu spéléologique et notamment de notre collectif spéléologique le G.A.S.O.I.L. (Groupement Associatif de Spéléologues d'Orgnac, Issirac et Labastide).


Les inventeurs de la Grotte Chauvet nous ont honoré avec une session de dédicace de leur livre sur la découverte de la grotte, mais c'était plutôt à nous de leur honorer pour cette magnifique découverte, laquelle a permis d'inscrire non seulement la Grotte Chauvet, mais aussi une partie de Labastide-de-Virac au patrimoine mondial de l'Unesco: le Pont d'Arc, dont 2/3 se situent sur notre commune.


Après l'exposition sur les grottes et les phénomènes karstiques sur la commune de Labastide-de-Virac, les sièges étaient vite occupées pour le deux conférences de la journée.


Lors d'une première conférence, Erik Van den Broeck, président de l'association spéléologique Nature-Témoin et membre du bureau de l'association des amis de la Cité de la Préhistoire d'Orgnac-L'Aven, nous a donné un aperçu des phénomènes karstiques, des grottes (dont un certain nombre archéologiques et même ornées) et des avens (dont les plus profonds de 150m de dénivelé), qui font partie du patrimoine souterrain de Labastide-de-Virac. Il nous a présenté un projet de sentier karstique, une balade à pied ou en VTT le long de ses phénomènes, par moyen des pistes déjà existantes. Le projet reste à être finalisé avant de le présenter à la commune comme une mis en valeur intéressante du patrimoine au tourisme et comme activité de plein-air.
Ensuite Joël Jolivet, ancien maire de Tharaux et chercheur en hydrogéologie au CNRS mais aussi adhérent a notre association, nous a présenté le travail effectué sur les réseaux souterrains entre Cèze et Ardèche, par moyen de campagnes sur la rivière et par 2 traçages souterraines qui ont bouleversé notre connaissance sur les écoulements d'eau.
En fin de journée, le verre d'amitié nous a gardé encore quelques heures, l'occasion de profiter de cette rencontre d'exception ou de parler un peu en détail de nos activités.


mardi 24 février 2015

Conférence 'L'âge du renne dans la grotte Chauvet'

Conférence du mardi 24 février 2015 à La Canebière, 13001 Marseille,
organisé par l’AEEB (Association pour l’Etude de l’Evolution Biologique)

L'AGE DU RENNE DANS LA GROTTE CHAUVET
« Rennes et Cerfs géants ont-ils pu coexister simultanément à Chauvet ? »

Par Michel Martin,
docteur en médecine à Aix-en-Provence et docteur en préhistoire au Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris.

Durée de la conférence : 45 minutes (le temps de lire et de commenter une quinzaine de slides), suivie des questions du public.



L’orateur soulève la question des datations concernant la grotte Chauvet et que « celles qui sont annoncées à 32 000 ans avant le présent paraissent manifestement peu admissibles ».

Par le choix de deux espèces, le renne et le cerf géant, aujourd’hui disparu, il pense « dégager les arguments nécessaires pour le démontrer à partir du style des figures. »

L’orateur prétend faire un essai de montrer si et quand les rennes et les cerfs géants (mégacéros) ont pu coexister dans le temps où l’art pariétal de la grotte Chauvet a été réalisé.

Il va s’appuier sur une comparaison stylistique, de la thématique associée, et d’une comparaison avec 65 autres cavités.

Il explique la définition de 4 étapes stylistiques par Leroi-Gourhan :
-          32 … 28 Ka : aurignacien : style I
-          27 … 22 Ka : gravettien : style II
-          21 … 18 Ka : solutréen : style III
-          17 … 11 Ka : magdalénien : style IV ancien et IV récent

Il explique que le fusain utilisé pour faire les représentations est chargé de contaminants dont la plupart possèdent des carbons d’âge différents, susceptibles de fausser les datations.
Le malaxage du charbon avec de l’argile humidifiée est particulièrement susceptible à attraper ces contaminations.

Une des dates non-retenues était obtenue sur la représentation d’un cheval, qui donnait 20 790 ans en fraction solide et 29 670 ans en fraction humide. Celle-ci serait expliquée comme contamination inverse, mais la vérification ne serait jamais faite. On aurait retenu les datations sur les autres espèces, mais pas celle-ci.

On aurait pris 29 dosages sur des ossements d’ours chimiquement et bactériologiquement contaminées au fond de la galérie du Mégacéros, pentue et s’inondant régulièrement.

Conclusion 1 :
 ‘La Réalité’ serait que la datation de la grotte Chauvet serait la datation des contaminants. On n’aurait pas assez décontaminé. Le fractionnement isotopique delta 13C indiquerait qu’il n’y a pas eu assez de séparation entre le charbon végétal et osseux.

Le mégacéros serait représenté à l’aurignacien (32 000 BP), relayé par le renne à partir de 19 000 BP (au magdalénien), avec l’antilope des steppes et l’ovibos (bœuf musqué), sous l’influence de l’intensification du froid, SAUF à la grotte Chauvet, où ils coexisteraient dans l’art pariétal de l’Aurignacien…

La ligne ventrale du mégacéros de la grotte Chauvet (daté -32 000 ans) serait reconnu comme caractéristique pour le style III de L-Gh (21-18 Ka)

Le ‘couple de Cougnac’ est daté 25,5-19,5 Ka = 12 000 ans après celui dans la grotte Chauvet.

La Facture des Rennes : on trouve des parties similaires dans ceux des Trois-Frêres (-15 000)

Suit une comparaison sans trop de détails « des 7 mégacéros et 12 rennes de la grotte Chauvet avec les 49 mégacéros et 161 rennes de l’art pariètal, par style, liaisons, animation. »
La conclusion est que le renne a éntré l’art pariétal suite au refroidissement climatique, qu’il répond au style III et qu’à la grotte Chauvet, il doit être magdalénien.

Conclusion 2 :
Chez les Rennes de Chauvet, des détails céphaliques (œil et naseau) ou leur absence (oreille et bouche à Chauvet / Gabillou en Dordogne), des détails corporels (garrot, fanon, perspective vraie, niveau d’insertion corporel des pattes plusieurs fois multiples découpes, animation complexe), les situent à la transition du solutréen au Magdalénien ou au Magdalénien initial (autour de 17 000 BP).
Le fait de leur cohabitation avec le Mégacéros de l’Aurignacien (32 000 BP), s’il s’avérait exact, constituerait la première exception culturelle de tous les temps.
Comment croire que Chauvet, dont la fermeture reste imprécise, fait exception pour tous les caractéristiques stylistiques rassemblées à propos du Renne l’opposant au Mégacéros, accompagné d’une faune froide dont l’augmentation du lien avec le cheval et le bison en présence d’ ‘animaux-thermomètre’ toujours solutro-magdaléniens et rares, Ovibos, Glouton (à Chauvet) et Saïga ? Comment penser que son coup d’éclat fût un coup par l’extraordinaire et unique précocité de son décor, sans école, mélant de façon contemporaine des espèces climatiquement peu compatibles ?


 

Questions et discussion en salle après la conférence

Ma Question : « Vous pensez que cette partie des cervidés (dont il y n’y a que 18 représentations dans la grotte Chauvet) soit assez représentatif sur la totalité d’environ 1000 figures dont 442 représentations animales, pour conclure que l’art pariétal ne date pas de l’aurignacien, pendant qu’il y a, entre autres, 52 chevaux, 72 félins, 79 mammouth dessiné dans la grotte ?
Pourquoi ne pas avoir choisi par exemple à comparer les représentations des lions de la grotte Chauvet avec celles d’autres grottes, ou même avec les statuettes des sites aurignaciens de Vogelherd en Allemagne ? »

R (MM) : « Il n’y a rien d’aurignacien en Allemagne, car elle était encore sous la glace à cette époque-là ! Et on ne peut pas comparer stylistiquement de l’art pariétal et de l’art mobilier !»

Q : « Mais vous comparez stylistiquement des représentations d’animaux en minorité avec d’autres, pendant qu’il y a de meilleures choix à faire pour comparer car ils sont plus nombreux ?

R (MM) : « C’est mon choix à moi »

Quelqu’un pose un autre Q : « Donc ceux qui auraient effectué les datations, était-ils des imbéciles profonds ? »

R (MM) : « Ce ne sont pas des scientifiques. Clottes est un prof d’Anglais. Il n’est pas honnête dans ces datations » … « Jean Combier pense comme moi, Pettitt, Bahn & Zuchner contestent les datations aussi »

(citats de MM) :

« Clottes et son équipe refusent l’accès à d’autres équipes de recherches internationaux, et çà c’est le vrai problème. C’est un scandal scientifique. De Lumley a fait pareil à la vallée des Merveilles, où il a écarté les autres scientifiques à cause de ses relations rapprochés avec la présidence politique. »

« Les datations de Valladas qui n’étaient que dans un stade de tout début, devraient être refaites comme il faut. On n’a rien trouvé d’aurignacien à Chauvet. C’est une erreur scientifique sur laquelle on ne veut pas revenir, parce que c’est une affaire de gros sous. »

« Il y a des grottes aurignaciennes où il n’y a que de l’aurignacien. Ici, tous les mégacéros sont du style gravettien.

« J’ai défendu ma thèse . J’ai publié mon article dans ‘antropologie’ car mes publications sont refusé partout, je ne suis pas accepté. »


Réflexions sur la conférence

M. Martin met en cause les techniques modernes de la datation, employé par l’équipe qui a prélevé les échantillons, celle qui a traité les échantillons et celle qui a interprêté les résultats.

Il se contente à dater les œuvres de la grotte Chauvet en comparant 4% des représentations, celles des (12 mais il y en a 13) rennes et cerfs géants (7 pendant qu’il y en a que 5 mégacéros) aux 4 étapes définies par Leroi-Gourhan.

Il finit par conclure que la représentation des rennes serait du style III de Leroi-Gourhan et il se base là-dessus pour avancer l’art pariétal de la grotte Chauvet au magdalénien. Bien que, au magdalénien, la grotte était déjà hermétiquement scellée depuis quelques millénaires, il propose qu’il y ait eu une autre entrée ou la fermeture ne serait pas hermétique…

Après sa conférence, Martin joue à la confusion en disant que les datations de Valladas étaient dans un stade de tout début et il fallait tout refaire En réalité, il n'y a pas de raison de douter les datations: il ne manquait que la calibration du carbone pour cette série de dates, qui allait ensuite confirmer qu’il faut même rajouter 5Ka aux datations, au lieu de les diminuer…

M. Martin a peut-être raté quelques épisodes dans le développement des techniques de datation et tient-il trop à son bouquin de A. Leroi-Gourhan ?

Il faut noter que, après de longues années de silence, en 2012, J. Combier et G. Jouve publient un article dans lequel ils s'opposent aux datations.
Dans  'Anthropologie n° 118/2 de 2014', un magazine 'en-ligne' (et payant), ils en publient une 2me version, et on voit les autres opposants des datations en train de faire remonter leurs objections aussi: P. Pettitt et P. Bahn publient qu'ils se déclarent d'accord avec l'article de Combier et Jouve et M. Martin publie ces mêmes objections.

J'ai trouvé une réponse publiée par l'équipe des datations, M.Fontugne, C. Hatté, H. Valladas, N. Tisnérat-Laborde, et al.:
"À partir de 1970, les laboratoires de radiocarbone ont commencé à publier les valeurs d13C du
rapport d’abondance des isotopes stables du carbone (12C et 13C) avec le résultat de la datation
carbone-14. Pourquoi cette nouvelle donnée est-elle venue s’ajouter et, de quelle information
supplémentaire est-elle porteuse ? Dans un article récent de la revue L’Anthropologie, Guy Jouve
propose une méthode utilisant cette donnée pour identifier l’origine du carbone dans les
échantillons de charbon de bois du Paléolithique supérieur soumis à la datation par la méthode du
carbone 14. Selon lui, la mesure de la composition isotopique (d13C) du carbone du charbon,
signature de l’origine du bois, rendrait possible la détection des contaminations résiduelles qui
faussent les datations 14C. Cette allégation sans réel fondement scientifique appelle un
commentaire de la part des géochronologues et des géochimistes."

Concrètement: il faut pas s'inquiéter.

(compte-rendu : Erik VdBroeck)

Faits :
-          Les périodes concernées de la préhistoire :
o        Paléolithique Moyen (-300 000 à -42 000 ans)
o        Paléolithique Supérieur (-42 000 à -12 000 ans)
§         Aurignacien (-42 … -34 Ka)
§         Gravettien (-34 … -26,5 Ka)
§         Solutréen (-26,5 … -22 Ka)
§         Magdalénien (-22 … -12 Ka)
-          technique de datation :
o        datation indirecte :
§         comparaison du style >> identité culturelle
§         analyses isotopiques sur charbons associés
o        datation directe :
§         analyse au tandetron >> permet le prélèvement d’une toute petite dose d’échantillon de charbon de bois sur la figure elle-même pour l’analyse du 14C
-          datations même :
o        la grotte Chauvet est l’une des grottes ornées la plus datée au 14C au monde (plus de 80 échantillons de charbon de bois prélevés), 85 datations à ce jour, effectué par différent laboratoires
o        grotte Chauvet : prélèvements dus 1 bison et 2 rhinocéros : 30 340 et 21410 BP
-          les cervidés :
o        les représentations de cervidés dans la grotte Chauvet sont largement minoritaires 20 par rapport aux autres représentations (sur un total de environ 1000 figures sur les parois dont 442 représentations animales)
o        le cerf (élaphe) est généralement représenté dans l’art pariétal européen et ardéchois (Colombier, Tête du Lion, Ebbou, Deroc,…) mais il n’y en a qu’ 2 à la grotte Chauvet
o        le renne
§         ne s’est jamais adapté aux climats tempérés trop chauds et reste cantonné dans les milieux froids. Il constitue en Ardèche un gibier très abondant dans les habitats
§         sur la totalité des cavités étudiées en Ardèche (Roudil, 2010, pp. 43-50), le renne est presque absent dans l’art pariétal mais omniprésent dans les couches archéologiques
·         les 13 (et non 12) rennes de la grotte Chauvet font l’exception en totale rupture avec la faune figurée ardéchoise
·         renne gravé sur os (grotte des Deux Avens) n’est pas de l’art pariétal mais de l’art mobilier
o        le mégaceros
§         ne figure presque jamais dans les résidus de la consommation et n’était donc pas chassé
§         est assez fréquemment représenté dans l’art pariétal, peut-être à cause de l’aspect spectaculaire qu’il prenait avec ses bois immenses
§         à la grotte Chauvet, il y a 5 (et non 7) représentations de mégacéros
-          les équidés :
o        il y a 52 chevaux représentés à la grotte Chauvet
-          les mammouths :
o        il y a 79 mammouths représentés à la grotte Chauvet
-          les ours :
o        il n’était représenté qu’en petit nombre dans l’art pariétal ardéchois (2 exemplaires à la grotte d’Ebbou), pourtant il était un concurrent redoutable pour l’homme et fréquentait en grand nombre la région
o        à la grotte Chauvet contient des restes osseux d’au moins 190 exemplaires et 19 représentations figurées d’une rare qualités
-          les rhinoceros :
o        peu fréquent dans l’art pariétal mais omniprésent dans les représentations à la grotte Chauvet avec 72 représentations qui suffisent à leur donner un statut hors du commun dans l’ensemble de l’art pariétal européen (75% du total des 95 dans l’art pariétal européen)
o        animal adapté au climat froid (3 espèces ont occumé l’Europe préhistorique)
§         rhinocéros étrusque (r. etruscus) : caractéristique des faunes de climat chaud du Quaternaire ancien
§         rinocéros de Merck (r. merck) correspond aux épisodes chauds du Quaternaire moyen (gibier consommé par l’homme de Tautavel -350 000
§         rhinocéros à narrines cloisonnées (r. tichorhinus) habite l’Europe pendant les 2 dernières glaciations, Riss et Würm >> a été représenté avec sa longue toison qui le fait appeler le rhinocéros laineux
-          les félins :
o        avec seulement 131 représentations dans l’art pariétal européen (dont 11 douteux), la grotte Chauvet en contient la majorité (61%) ou 80 (dont 5 douteux) félins dans une seule grotte, et presque toujours des lions des cavernes. En moindre nombre : pantère et hyène.
o        représentation d’un félin élancé à la grotte des Deux Ouvertures
o        resemblance stylistique avec de l’art mobilier provenant de la région de la Brenz (Allemagne) qui est attribué à l’Aurignacien

Sur le choix des représentations :

« L’absence régulière du renne parmi les figures peintes ou gravées en Ardèche, dans toutes les grottes sauf une, alors qu’il était bien présent, résulte sûrement d’une volonté délibérée et respectée par les diverses artistes ayant œuvré séparément dans les grottes du canyon. L’art préhistorique est donc essentiellement sélectif, les choix des espèces et le nombre d’individus de chacune d’elles sont sans rapport avec ce que numériquement la nature pouvait offrir. » (Roudil, 2010, p. 50)

Sur le style, les sites et la culture Aurignacienne :

« Avec d’autres arguments (forts indices d’outils de type Paléolithique supérieur, présence d’accrue d’un débitage laminaire, contexte environnemental), ils ont servi à étayer l’hypothèse (Combier, 1990, p. 271 ; Moncel, 1996, p. 37) d’une perduration du Moustérien dans la région qui est dépourvue de Châtelperronien comme tout le Sud-Est de la France, mais où existe l’Aurignacien 0 méditerranéen qui atteint le Gardon et le Chassezac (Bazile et Sicard, 1994, p. 118). En rive gauche du Rhône, la fouille de l’abri Mandrin à Malataverne (Drôme)(fig. 1, n07), où un niveau à lamelles Dufour surmonte le Moustérien, apporte de nouveaux éléments à ce débat (Giraud, 1998, p. 8). » (Gély, 2005, p. 18, avec Figure 1 des Sites du Paléolithique supérieur ancien de l’Ardèche et départements limitrophes)

« Les datations obtenues à la grotte Chauvet rattachent à coup sûr une partie des figures à l’Aurignacien, mais plusieurs mammouths de cette cavité présentent des similitudes de graphisme remarquables avec ceux de la grotte Chabot et de la baume d’Oulen que l’on attribue au Solutréen … Il est bon d’insister sur la part d’incertitude qui pèse sur les attributions culturelles de telle ou telle œuvre pariétale, comme l’ont justement souligné les spécialistes ayant travaillé sur la basse Ardèche, en particulier J. Combier, A. Leroi-Gourhan, L. Chabredier. En dehors des datations par le Carbone 14, toute classification par les techniques ou le style reste sujette à une large part de subjectivité. On vient de la voir une fois de plus avec la grotte Chauvet. » (Roudil, 2010, p. 36)

« C’est avec l’Aurignacien qu’apparaît l’art figuratif, avec des animaux schématiques, et des signes gravés sur des blocs de calcaire. … Cependant, les dates isotopiques obtenues sur des fiverses figures tracées au charbon de bois à la grotte Chauvet (32 000) permettent de faire remonter à l’Aurignacien la date de leur exécution. » (Roudil, 2010, p. 24)

« Des vulves ont été gravées sur un bloc rocheux daté de la période aurignacienne et découvert sur le site de la Ferrassie en Dordogne. Ce thème se retrouve sur les parois de la grotte Chauvet » (Lima, 2014, p. 29)

Au musée du Colombier (Alès), on peut observer des galets de calcaire gravés, provenant de la station de surface paléolithique (moustérien) avec des représentations pubiennes, un phallus et des nodules avec des incisions représentant des rondeurs féminines.

« La grotte des Deux Ouvertures, sanctuaire aurignacien caché qui s’ouvre dans le promontoire du Ranc-Pointu. Il comprend un corps de bison rempli de hachures, une troublante ‘Venus’ aux contours stylisés et un félin élancé. » (Lima, 2014, p. 34)

 « La région de la Brenz (Jura souabe, Allemagne) est mondialement réputé pour ses vestiges archéologiques datant de l’ Aruignacien … La figurine haute de 30 cm d’un homme-lion, génialement sculptée dans une défense de mammouth, combine les éléments du monde animalier avec des attributs humains. La figure est un témoignage unique du monde réligieux et spirituel de nos ancêtres paléolithiques. » (Rouquerol, 2005)

« L’homme-lion, statuette aurignacienne découverte en 1939 dans la grotte de Stadel, dans le Jura souabe (Allemagne), rappelle certaines figures de lions anthropomorphisés de la salle du Fond de la grotte Chauvet » (Lima, 2014, pp. 34-35, photo)

« La grotte paléolithique la plus célèbre de la région de la Brenz est certainement le Vogelherd près de Niederstotzingen (Jura souabe, Allemagne) … Parmi une douzaine de petites sculptures en ivoire,» (de mammouth), un cheval, un bison, un mammouth, un rhinocéros ou ours, deux lions. « La région de la Brenz est une des régions en europe qui a livré les plus anciennes sculptures et intruments de musique de l’Europe … et démontrent qu’il y a 35 000 ans le Jura Souabe a constitué l’un des centres d’occupation humaine les plus importants d’Europe » (Rouquerol, 2005)

« L’Aurignacien ancien correspond donc à une période de foisonnement de l’art pariétal ainsi que d’un art figuratif mobilier et ce, dans ces contextes géographiques bien différents. Trois centres majeurs seraient l’Aquitaine, le nord de l’Allemagne et le sud-est de la France (Azéma et al., 2012). Un quatri ème centre s’y ajouterait avec la grotte Coliboaia, récemment découverte en Roumanie, et datée elle aussi de l’Aurignacien (Clottes et al., 2011) » (Gély, Azéma, Gambéri et Prud’Homme, 2013)

Sur la datation et la technique de datation :

« Cet article discute les résultats des datations carbone 14 effectuées sur des échantillons de charbons de bois prélevés sur les parois (dessins et mouchages de torches) ou le sol de la grotte Chauvet. Les dates, qui sont cohérentes, se placent dans 2 périodes séparées par quelques millénaires : entre 33 et 29 Ka 14C (33 échantillons, dont les 5 représentations pariétales) et entre 27 et 24,5 Ka 14C (13 échantillons dont les 4 mouchages de torche). … Les datations faites se caractérisent par leur cohérence qu’illustre leur regroupementau sein des 2 périodes. Ce fait s’explique, en partie, par l’état de conservation exceptionnelle des chrabons de bois … c’est donc un site particulièrement favorable à la datation. Néanmoins, l’ancienneté des peintures a parfois été remise en cause par certains archéologues qui proposent, en se fondant sur des données stylistiques, de les rattacher à la période magdalénienne (entre ca. 17 et 11 Ka) bien qu’aucun vestige daté de cette période n’ait été découvert à ce jour dans la grotte … Or, pour obtenir un vieillissement apparent atteignant 16 000 ans, il faut qu’en dépit du traitement chimique les esquilles de charbon aient contenu une proportion de carbone fossile (provenant des carbonates de la paroi, par exemple) s’élevant à plus de 85% en masse (Delibrias, 1985), ce qui est totalement irréaliste compte tenu de l’attaque acide lors de ce traitement. En résumé, il n’y a donc actuellement aucune donnée pertinente qui atteste une occupation humaine dans la grotte Chauvet postérieure à -23 000 ans. Au contraire, tous les résultats convergent en faveur d’occupations gravettiennes et aurignaciennes uniquement. » (Valladas et al., 2005)


« Les datations, la pointe en ivoire et éventuellement la césure dans le décor que marque l’humidification de la paroi (Geneste, 2001, P. 48 ; Baffier et Feruglio, 2001, p. 122), permettent de situer le sanctuaire vers le début de l’oscillation semi-tempérée d’Arcy datée 32 200 BP en Méditerranée (Djindjian et al., 1999, p. 43) et qui semble avoir été bien marquée en Languedoc. » (Gély, 2005, p. 19)

« Fig. 11 et 12 du stalagmite Chau-stm6, multidaté sur 32872 ans +/- 825. L’âge 14C des charbons de bois trouvé sur le sol archéologique a été confirmé en plusieurs endroits avec les âges U/Th de la calcite qui les recouvrait. » (Genty et al., 2005, pp. 57-60)

« L’apport capital de ce patrimoine ardéchois est aussi d’avoir fourni des bases très solides de datation qui pour certains types de production et certaines périodes manquaient totalement jusqu’à une date récente. … La découverte de la grotte Cosquer, qui offre de multiples affinités avec les productions ardéchoises, renouvelle entièrement ces données géographiques et en précise la chronologie dans une province qu’il faut étendre à tout le bassin inférieur au Rhône. » (Roudil, 2010, pp. 30-31)

« La situation chronologique de la phase principale de décoration noire aux environs de 30 à 32 000 ans BP, fut établie par plusieurs datations directes, ainsi que par des méthodes de datation croisées et indépendantes (Genty et al., 2004). Ces résultats on t été validés par un programme international d’intercalibration (Clottes, 1999 ; Valladas et al., 2004 ; Cuzange et al., 2007) de même que par les observations sur les activités et la présence des ours dans la grotte en relation avec les passages humains. Les charbons de bois datés appartiennent au pin (Pinus sylvestris/nigra) (travaux S. Thiébault et I. Théry). … L’analyse des superpositions, effacements, reprises, met en évidence des complexités et isole des phases de réalisation jusqu’alors très localisées qui sont peu à peu corrélées dans le site et qu des datations par des prélèvements adaptés seront peut-être en mesure de dégager. Une phase de décoration noire antérieure à celle datée de 31 à 32 000 ans BP est ainsi mise en évidence dans la galerie des Mégacéros ainsi que dans les salles du Crâne et Hillaire. » (Geneste, 2012, pp. 15-16)

« Ces résultats posent une nouvelle fois la question ‘qui fait quoi ?’ et interrogent sur la contemporanéité des derniers Néanderthaliens et des premiers Hommes anatomiquement modernes dans le quart sud-est de la France : les dates les plus anciennes de la grotte Chauvet, entre 33 000 et 29 000 BP (Valladas et al., 2005 : Cuzange et al., 2007), récemment contestées (Combier et Jouve, 2012), sont identiques à celles des derniers moustériens récents en Velay-Vivarais. » (Raynal, Moncel et al., 2013)

« Dès les premiers mois qui suivent la découverte, puis au fil des recherches, plus de 80 échantillons de charbons de bois seront prélevés à des fins de datation su plusieurs dessins de la cavité, sur des ‘mouchages de torche’ sur la paroi qui permettaient aux artistes de raviver la flamme de leur éclairage, ou encore sur des foyers au sol. Une somme d’analyses qui fait de Chauvet-Pont d’Arc, aujourd’hui, la grotte ornée la mieux datée au monde. … Après calibration du carbone 14, deux groupes de dates ont été obtenus : autour de -35 500 +/-1000 (BP avant le présent) pour le plus ancien, correspondant à la réalisation des dessins. Et entre 30 000 et -31 000 pour le second, correspondant au passage d’hommes qui n’ont vraisemblablement pas laissé de traces artistiques. » (Lima, 2014, p. 47)

Sur l’éboulement de l’entrée et le fait qu’il y ait encore une entrée secondaire ou au moins un accès après l’éboulement :

Quelques semaines après la découverte, Jean-Marie Chauvet, gardien des grottes ornées de l’Ardèche, a été assermenté par le préfet à vérifier qu’il n’y ait pas d’autres accès à la grotte. Il a cherché partout, et il n’en a trouvé aucune. L’entrée artificielle était impénétrable à l’homme avant que les inventeurs l’ont désobstruée et agrandie en 1994.

« La datation par le 36Cl de négatifs des zones d’arrachement des volumineux effondrements identifiés sur la falaise qui surplombe l’entrée de la cavité, couplée à une modelisation tridimensionnelle de la morphologie de cette zone intra-cavitaire et du pied de la falaise (Delannoy et al., 2010), a permis de proposer un scénario daté de la fermeture progressive de l’entrée entre 29 000 et 21 000 ans BP, ce qui permet d’argumenter de manière contraignante la fréquentation animale et humaine de la grotte qui se terminerait donc vers 21 000 ans (Sadier et al., 2012). » (Geneste, 2012, pp. 15-16)

L’entrée naturelle s’est éboulé « en plusieurs étapes, dont la dernière il y a 21 500 ans, grâce à des prélèvements d’échantillons de pierre sur la falaise, datés ensuite par l’analyse d’un isotope du chlore. » (Lima, 2014, p. 63)

Sur le fait que l’art pariétal dans une grotte « ne puisse appartenir qu’à une seule période » :

La grotte Cosquer (27 000, 18500), elle aussi, a connu « deux phases principales de mise en place des œuvres peintes, avec une interruption plus ou moins totale de près de dix millénaires entre eux » (Roudil, 2010, p. 35)

Sur le fait que d’autres chercheurs seraient écartés :

En automne 1995, le ministre de la Culture a lancé un appel d’offres scientifique afin de sélectionner l’équipe qui doit étudier la cavité et ses œuvres. Au printemps suivant, un jury international choisit l’équipe formée et dirigée par Jean Clottes, dont les travaux débutent en 1998. … Grâce au travail de l’équipe scientifique, dont la direction est assurée depuis 2002 par Jean-Michel Geneste du Centre national de préhistoire, nous savons aujourd’hui beaucoup de choses sur l’art extraordinaire de la grotte Chauvet … Pourtant, les recherches sont loin d’être terminées, au vu de la richesse archéologique du lieu, et elles bénéficieront de techniques nouvelles. Plusieurs générations de chercheurs se succèderont encore dans la fabuleuse grotte Chauvet-Pont d’Arc. » (Lima, 2014, p. 50)

Les contestants des datations aurignaciennes de la grotte Chauvet :

Pettitt
Bahn
Zuchner
Combier et Jouve, 2012
Michel Martin

Références bibliographiques

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